[Actu] Le 2S43 Malva: n’est pas CAESAR qui veut
L’annonce de la fin des essais étatiques du système d’artillerie automoteur 2S43 Malva (Мальва) en date du 17 mai 2023 par le directeur général de l’usine UralVagonZavod (UVZ), Alexander Potapov, marque l’achèvement du cycle de développement de ce nouveau système d’artillerie automoteur russe qui se distingue de ses prédécesseurs par le fait qu’il repose sur un châssis sur roues et non plus sur un châssis chenillé. Pas loin d’être une révolution copernicienne pour l’artillerie russe qui repose quasi-intégralement sur des plates-formes chenillées pour son artillerie, l’introduction à terme de châssis sur roues suit une évolution logique qui est (très!) loin d’être une idée récente en URSS et à sa suite en Russie.
De manière amusante, l’envoi par la France et par la suite le Danemark du canon automoteur CAESAR (CAmion Équipé d’un Système d’ARtillerie) en Ukraine semble agiter les afficionados des « (t)Roubles de la vision » qui prétendent que le système CAESAR a été récupéré par les russes et ensuite copié par UVZ ce qui a permis de donner naissance au 2S43 Malva! Outre le fait que cette affirmation ne repose sur aucun élément tangible (comme si les russes avaient attendus Nexter ou d’autres constructeurs pour découvrir les « vertus » des châssis sur roues pour équiper les systèmes d’artillerie), il y a surtout et avant tout le fait qu’un examen rapide du calendrier du projet Nabrosok (ainsi que de ses prédécesseurs) dans lequel s’inscrit le système 2S43 Malva indique que tout parallèle entre les deux systèmes ne tient aucunement la route. Mais bon, même si les trolls sont souvent du genre têtus et obstinés, les éléments factuels le sont – fort heureusement – encore plus et ces derniers sont, eux, vérifiables.

Développé à l’origine par GIAT Industries (devenu NEXTER le 1er décembre 2016), le CAESAR est un canon automoteur de 155 mm (52 calibres) monté sur un châssis à roues (à l’origine en 6×6 avec possibilité de passer en 8×8) dont la première unité a été livré le 16 juillet 2008 aux forces armées françaises; à terme, le CAESAR remplacera les dernier AMX AuF1 (canon automoteur de 155 mm construit sur un châssis de char AMX 30) toujours en service. Conçu pour être facilement déployable, très mobile, moins onéreux à produire et exploiter, le CAESAR va se révéler être un beau succès à l’export pour l’industrie française puisque pas moins de quatre cent quarante-quatre véhicules sont en service ou en commande auprès de dix pays. Représentant une solution moins complexe à mettre en œuvre qu’un équivalent chenillé, le CAESAR offre donc une alternative intéressante et pertinente pour des pays qui n’ont pas les moyens (et/ou l’utilité) de disposer d’une artillerie chenillée (plate-forme à l’empreinte logistique plus lourde).

Le 2S43 s’inscrit dans une logique similaire à celle du CAESAR (disposer d’une artillerie plus mobile avec châssis sur roues) mais est surtout le résultat de travaux « anciens » qui ont mis beaucoup de temps à se concrétiser. Les réflexions préliminaires au 2S43 trouvent leur origine dans un brevet déposé en 2009 (il y a quatorze ans!), les travaux entrant réellement dans le vif du sujet dès 2016 et plus précisément en 2019; la fin des essais étatiques en avril 2023 (annoncés à l’origine pour la mi-2022) ouvre donc la voie au passage à la production en série de ce système d’artillerie qui malgré des aspects intéressants pêche également par des choix techniques discutables, notamment l’emploi du canon 2A64 issu du Msta-S.
Vu l’importance de l’artillerie ainsi que sa place de choix au cœur du dispositif offensif russe, il n’est absolument pas surprenant de voir des travaux engagés il y a plusieurs années s’achever maintenant; l’engagement en Ukraine ainsi que les pertes colossales enregistrées par les russes montre qu’il est nécessaire aux forces armées russes de réfléchir à la fois sur la doctrine d’emploi de ses matériels mais également sur l’adéquation des équipements alignés par rapport aux théâtres d’opération envisagés; dis autrement, l’armée de terre russe ne doit plus nécessairement disposer de matériel conçu pour se ruer dans la « trouée de Fulda« . Si les plates-formes chenillées se justifient encore pour diverses raisons dont notamment leur capacité à suivre les colonnes de chars sur tous types de terrains, les plates-formes sur roues répondent à cette recherche d’une plus grande mobilité. Les travaux (achevés) sur le 2S43 Malva et à terme sur le 2S35-1 Koalitsiya-SV-KSh répondent à cette logique d’une mobilité accrue. Et non, comme nous allons le voir, les soviétiques et à leur suite les russes, n’ont certainement pas attendu le CAESAR ou d’autres systèmes occidentaux que pour comprendre et intégrer ces dimensions et choix techniques dans leurs programmes de développement de nouveaux véhicules.
Et ces réflexions relatives aux types de matériels à disposer et pouvoir déployer, n’en déplaise à certain(e)s qui seraient fort avisés d’aller réviser leurs classiques au lieu de polémiquer sur Twitter, n’en sont pas à leurs prémisses.
Loin de là.
L’artillerie sur roues en Russie, un aperçu historique
Dans le courant des années 1970, les responsables soviétiques confrontés au mouvement de standardisation en cours de l’artillerie au sein de l’OTAN autour du calibre de 155 mm décident d’en faire de même et de remplacer les systèmes d’artillerie existant de différents calibres et exploités à plusieurs niveaux de structure par l’armée soviétique ainsi que par extension par les pays membres du Pacte de Varsovie; les deux principaux modèles exploités à l’époque étant les 2S1 Gvozdika (Гвоздика / « Œillet ») emportant d’un canon D-32 (2A31) et présentant un calibre de 122 mm qui est entré en service en 1972, le deuxième modèle étant le 2S3 Akatsiya (Акация / « Acacia ») emportant un canon D-22 (2A33) de 152,4 mm qui est entré en service en 1971 mais dont le canon est un dérivé du D-20 (52-P-546), pièce dont le début du développement remonte à l’aube des années 1950.

Ayant identifié la nécessité de procéder à une modernisation importante des équipements à disposition, les responsables soviétiques vont lancer au début des années 1980 les études relatives à la création d’une nouvelle génération de véhicules d’artillerie, chacun devant prendre place à un niveau de l’échelon des forces armées soviétiques, les trois modèles envisagés étant:
- Le 2S17 Nona-SV au niveau bataillonnaire
- Le 2S18 Pat-S au niveau régimentaire
- Le 2S19 Msta-S au niveau divisionnaire
De ces études, dont certaines ne se concrétiseront jamais, naîtra notamment le canon Msta de 152,4 mm qui sera employé à l’origine en version tractée et par la suite en artillerie autopropulsée. Caractéristique commune de ces trois projets: le recours à des châssis chenillés pour équiper les systèmes d’artillerie à développer (châssis BRM-1K pour le 2S17, châssis BMP-3 pour le 2S18 et enfin châssis dérivé du T-80 pour le 2S19), ceci s’expliquant par le besoin identifié de disposer d’une artillerie capable de suivre les colonnes blindées soviétiques ainsi que d’être en mesure de se déplacer sur l’ensemble du territoire soviétique où les routes goudronnées n’étaient pas toujours disponibles voire inexistantes.

Néanmoins, conscients que l’empreinte logistique des châssis chenillé est pour le moins conséquente ainsi que pour répondre à la tactique du « shoot-and-scoot » qui consiste à procéder à un tir d’artillerie avant de directement dégager de la zone pour éviter les tirs de contre-batterie: des réflexions visant à accroître la mobilité des systèmes d’artillerie soviétiques ainsi que la rapidité de déploiement et redéploiement vont être initiées dès le début des années 1980. De ces études vont ressortir l’idée (reprise par la suite, avec succès, par d’autres pays) que le recours à un châssis sur roues permet d’accélérer significativement l’opération des systèmes d’artillerie; une fois ce constat posé, les premières études visant à développer une telle plate-forme vont être rapidement lancées.
Plusieurs projets d’artillerie sur roues vont voir le jour en URSS et par la suite en Russie, certains se concrétisant, d’autres en restant au stade préliminaire sans déboucher sur une production en série. Loin d’être exhaustif, passage en revue de quelques-uns de ces projets ainsi que de leur historique.
- 2S21 Msta-K
En 1982, le centre de recherches Burevestnik va conclure suite au programme de recherches dénommé « Chassi » (Шасси) qu’il est possible de développer un système d’artillerie autotractée de 152,4 mm reposant sur un châssis (d’où le nom du programme de recherches…) de camion. Travaillant en collaboration avec l’usine Ural (châssis) et l’usine Barrikady (canon), un prototype va être produit et sort d’usine pour essais dans la période 1983-1984. Ce prototype est composé d’un canon 2A67 Msta de 152,4 mm et d’une longueur de 47 calibres (l’index du canon diffère de son homologue tracté, le 2A65 Msta-B car le canon a été modifié pour faciliter son emport) installé sous tourelle et implanté sur un châssis à roues, plus spécifiquement le châssis d’un camion 8×8 Ural-5323.

Face aux faibles performances proposées par le châssis Ural-5323, les ingénieurs vont envisager de recourir à un autre châssis à roues, toujours monté en 8×8, le KrAZ-ChR-3130 qui sera rebaptisé par la suite KrAZ-6316. Ce dernier offrant notamment comme avantage important par rapport à son prédécesseur d’offrir une masse admissible accrue portée à 15 tonnes (l’Ural-5323 ne dépassait pas les 9 tonnes). Le développement du nouveau véhicule, construit sur le châssis KrAZ-6316, va être officialisé suite à deux décisions datées des 14 et 30 août 1985, le projet de cette artillerie automotrice sur roues étant alors catalogué 2S21 Msta-K à cette occasion. Le design technique du projet va être complété en 1987 ce qui permis de passer à la création d’un prototype qui sortira d’usine la même année.

Reprenant une configuration devenue « classique » depuis, le 2S21 Msta-K est constitué d’un châssis avec une cabine blindée positionnée à l’avant du véhicule où prend place l’équipage, le canon étant implanté sous tourelle (offrant une protection minimale pour l’équipage à l’instar de celle du 2S19 Msta-S) à l’arrière du véhicule. Au niveau des performances, le prototype sur châssis KrAZ-6316 était propulsé par un moteur YaMZ-8425.10 développant 450 Cv et couplé à une boîte à neuf rapports YaMZ-202; cet ensemble offrant au véhicule une autonomie (sur route) de 1.000 Km ainsi qu’une vitesse maximale de 85 Km/h, la masse maximale du 2S21 s’établissant à 30,7 tonnes (en comparaison, un 2S19 Msta-S déplace 43 tonnes). Malgré des performances qui s’annonçaient prometteuses, l’intégration de la tourelle sur la châssis va s’avérer problématique nécessitant pas mal de travaux d’adaptation: ceci, couplé à une situation économique devenant de plus en plus difficile pour l’URSS vont voir le projet être abandonné suite à une décision de la commission militaro-industrielle (VPK / Военно-Промышленная Комиссия) datée du 10 octobre 1987.
- Le ShKH vz. 77 DANA
A noter que le concept d’artillerie employant un châssis sur roues n’était pas une inconnue au sein du Pacte de Varsovie; la Tchécoslovaquie (et plus spécifiquement l’entreprise ZTS de Dubnica nad Váhom) avait développé à la fin des années 1970 un système d’artillerie de 152,4 mm construit sur base d’un châssis sur roues 8×8 Tatra 815, le ShKH vz. 77 (Samohybná Kanónová houfnice) mieux connu sous le nom de DANA (Dělo Automobilní Nabíjené Automaticky). Mis au point en 1976 et entré en production en 1980, le DANA se caractérise par le montage du canon de 152,4 mm sous tourelle non pas à l’arrière mais au milieu du châssis: ce qui donne au véhicule une silhouette le rendant facilement identifiable.
Conçu pour remplir les mêmes missions que le 2S3 Akatsiya, le vz. 77 est une plate-forme très mobile et compacte d’une masse de 29 tonnes, disposant d’une vitesse maximale (sur route) de 80 Km/h ainsi que d’une autonomie de 740 Km. Produit à raison de neuf cents septante-deux exemplaires, le DANA va être décliné en plusieurs versions (répondant aux noms de Ondava et vz. 2000 Zuzana) qui se différencient (cas du vz. 2000 Zuzana) par l’installation d’un canon de 155 mm au standard OTAN.
Comble de l’ironie, le décret 2151 du conseil des ministres d’URSS daté du 25 octobre 1986 valida l’acquisition de cent-et-vingt vz. 77 DANA qui équipèrent dès 1987 une brigade d’artillerie (211-ю Артиллерийская Бригада) des forces armées soviétiques stationnée sur le sol tchécoslovaque. Les véhicules verront leur carrière écourtée avec la chute de l’URSS.
- A-222 Bereg
Même si il ne s’agit pas à proprement parler d’un système d’artillerie au sens strict du terme, ce dernier étant catalogué en tant que « système d’artillerie de défense côtière » (артиллерийская система береговой обороны), l’A-222 Bereg (Берег) malgré sa classification n’en reste pas moins un système comprenant plusieurs véhicules dont le véhicule principal est un système d’artillerie composée d’un canon AK-130 (130 mm / 54 calibres) installée sur une plate-forme à roues MAZ-543M (8×8).
Spécialisé dans la destruction de plates-formes navales de déplacements faible et moyen, l’A-222 Bereg vient compléter les systèmes de batteries côtières basées sur l’emploi de missiles (Bal et Bastion-P) en apportant une cadence de tir rapide (et moins onéreuse) pour traiter les cibles navales. Ce système ayant été abordé en détails sur le blog en décembre 2018 (article disponible ici), il ne sera pas abordé à nouveau.
- 2S35-1 Koalitsita-SV-KSh
L’autre principal système d’artillerie sur châssis à roues en cours de développement et d’essais est le 2S35-1 Koalitsiya-SV-KSh (Коалиция-СВ-КШ) dont le nom ne laisse guère planer de doutes sur ses origines; en effet, il est directement dérivé du système d’artillerie sur châssis chenillé qui est actuellement au stade des essais étatiques, le 2S35 Koalitsiya-SV (Коалиция-СВ) conçu pour assurer la relève à terme du 2S19 Msta-S et de ses variantes.
Le programme Koalitsiya-SV, dans sa forme actuelle, a été attribué officiellement en 2006 au bureau d’études Burevestnik et visait à développer un nouveau canon automoteur apte à assurer la relève du 2S19 Msta-S: caractéristique qui le différencie des programmes antérieurs, dès l’origine, ce système d’artillerie a été conçu pour pouvoir être embarqué soit sur une plate-forme chenillée (dans le cas d’espèce, une variante du châssis du T-90 et à terme (?) du T-14) soit sur une plate-forme routière. Ce choix des deux types de plates-formes permettant de panacher les acquisitions selon les besoins (et les moyens!) de l’armée russe tout en ciblant le, lucratif, marché à l’exportation avec la variante sur châssis à roues. La documentation technique, achevée en 2011, va permettre la production de deux prototypes (sur chenilles) sortis de l’usine Uraltransmash en 2013. La priorité ayant d’abord été accordée à la version chenillée; dix véhicules destinés au programme de développement et d’essais vont sortir d’usine sur la période 2014/2015 avant que ce nouveau modèle ne soit présenté pour la première fois lors du défilé du 9 mai 2015 à Moscou.
Depuis, les essais du Koalitsiya-SV se poursuivent et l’armée russe a annoncé avoir reçu le 22 mai 2020 un premier lot pilote de dix véhicules qui ont été rejoindre les rangs d’une unité au sein du district militaire central. La suite des commandes interviendra une fois les essais étatiques du véhicule achevé ainsi que les besoins en véhicules évalués et confirmés par le ministère de la défense; il y a fort à parier que le rééquipement des unités russes (qui va s’imposer de lui-même vu les pertes enregistrées en Ukraine…) va se faire, au niveau des plates-formes chenillées, sur base d’un mix entre véhicules de nouvelle génération (2S35) et d’ancienne modernisée (2S19M2) notamment pour des raisons de budget.
Développé sur base du châssis 8×8 KamAZ-6550 (employé notamment par le système de défense anti-aérien Pantsir-S1), le 2S35-1 partage le même système d’arme principal que son grand frère chenillé: en l’occurrence, le canon 2A88 de 152,4 mm et d’une longueur de 52 calibres qui est monté sous tourelle. Cette dernière est « inhabitée » et équipée d’un système de chargement automatique des munitions; ceci permettant à l’équipage de le desservir soit par l’extérieur soit en restant à l’intérieur dans la cabine avec à la clef un gain marginal de protection pour le 2S35-1 en comparaison avec le 2S43, la cabine employée sur le châssis KamAZ-6560 n’étant pas blindée bien que l’équipage s’expose moins en restant à l’intérieur.

A première vue d’un point de vue des performances offensives, le 2S35-1 s’annonce nettement plus prometteur que le 2S43: avec une portée de tir poussée jusqu’à 70-80 Km (avec emploi de projectile à propulsion additionnelle), le canon 2A88 apporte en effet une allonge de tir dépassant allègrement les performances offertes par le canon Msta qui plafonne à un petit 30 Km d’allonge, de plus, la cadence de tir permettrait de dépasser les 10 coups/min (certaines sources font mention d’entre 12 à 16 coups/min). Autre avantage comparatif avec le 2S43, l’installation sous tourelle permet d’offrir un atout au Koalitsiya-SV-KSh puisque le véhicule n’a pas besoin de se réorienter pour faire face à la cible, il lui suffit simplement de faire tourner le canon dans le sens voulu. Néanmoins, tout n’est pas parfait: le 2S35-1 s’annonce plus lourd que le 2S43 (ce qui s’explique par l’installation sous tourelle), mais également plus onéreux car étant système plus complexe à acquérir et entretenir (cas du chargeur automatique, par exemple).
En l’état actuel des choses, la phase de développement de ce dernier est toujours en cours: il va donc être nécessaire de patienter jusqu’à la fin des essais étatiques du 2S35-1 pour en apprendre plus sur le futur de ce modèle (passage en production en série? Modifications avant adoption? Autres?…) ainsi que le rôle qu’il remplira au sein de l’armée russe.
- 2S43 Malva
Comme vu dans l’historique ci-dessus, l’idée de disposer d’une artillerie employant un châssis sur roues est loin d’être une idée neuve pour les russes. Cependant, pour d’évidentes raisons à la fois budgétaires et opérationnelles, cette idée va être remisée au frigo durant la période 1900-2005, les russes se contenant d’exploiter des plates-formes chenillées et n’ayant guère les moyens (ni l’utilité) de développer de nouveaux matériels durant cette période. Néanmoins, malgré les difficultés rencontrées, les bureaux d’études et les usines ne vont pas rester les bras croisés. Uraltransmash va déposer un brevet le 24/10/2007 visant à la création d’une artillerie sur châssis à roues et équipée d’un canon de 152,4 mm.
Le brevet en question, portant la référence RU2355977 C1 sera publié (et donc officialisé) le 20 mai 2009. Sur base des illustration incluses dans le brevet, on peut voir que le véhicule envisagé est construit sur un châssis 8×8 KamAZ-6560 avec un canon fixe installé à l’arrière de la plate-forme. De manière pour le moins intéressante, le projet tel qu’envisagé à l’époque est un mélange de ce qui deviendra le 2S43 (canon en position fixe à l’arrière) et de ce qui deviendra le 2S35-1 (châssis KamAZ-6560).
L’idée va rester dans les tiroirs pendant quelques années et ce n’est qu’avec la mise en place, en 2016 (les premières références à ce programme remontent à septembre 2016), du projet Nabrosok visant à améliorer la mobilité de l’artillerie russe (canons automoteurs et mortiers) via le développement de nouveaux modèles que l’idée d’une artillerie sur châssis à roues va refaire surface. Plusieurs modèles de véhicules vont être développés dans le cadre du programme Nabrosok mais c’est en octobre 2019 que la premières images d’un nouveau véhicule d’artillerie vont apparaître dans la presse et sur Internet; ce dernier représentait un châssis 8×8 BAZ-6010-027 sur lequel était implanté en position fixe un canon de 152,4 mm.

A partir du moment où les premières images de ce système vont être publiées, les choses vont s’accélérer puisqu’un premier châssis BAZ-6010-027 est réceptionné en août 2019 par l’institut Burevestnik pour adaptation à l’emport d’un canon. Les premières photos officielles du prototype vont être publiées en juillet 2020, de plus le nouveau véhicule baptisé 2S43 Malva va être présenté dans le cadre du salon des armements Army-2020 (dans la partie non-accessible au public); enfin, un folder de présentation avec les caractéristiques de bases du véhicule sera publié à cette occasion. Les phases d’essais du véhicule (constructeur et étatique) vont débuter en 2021, l’objectif étant d’achever ces derniers à la fin de l’année 2022. Finalement, comme annoncé par le directeur d’UralVagonZavod (maison-mère d’Uraltransmash) le 17 mai 2023, les essais étatiques du 2S43 sont achevés ce qui va permettre aux russes de passer à la phase de production en série et de commercialisation du système.
Le 2S43 Malva, un peu de technique
Développé par l’institut TsNII Burevestnik (ЦНИИ Буревестник), le 2S43 Malva (Мальва) est catalogué comme SAO (САО) dans la nomenclature russe, c-à-d: en tant que « canon d’artillerie automoteur » (Самоходного Артиллерийского Орудия). Conçu et pensé comme système d’artillerie « simple » venant remplacer les systèmes d’artillerie automoteur 2S1 Gvodzika (122 mm), 2S3 Akatsiya (152,4 mm) ainsi que les canons tractés 2A65 Msta-B (152,4 mm), le 2S43 doit également venir compléter les systèmes d’artillerie chenillés existants que sont les 2S19 Msta (et variantes) ainsi qu’à terme le 2S35 Koalitsiya-SV.
Si l’idée de remplacer les canons tractés 2A65 Msta-B est parfaitement logique, permettant ainsi de ne plus devoir déployer les moyens logistiques nécessaires pour tracter ce dernier, le remplacement du 2S1 Gvodzika est plus étonnant vu les différences entre les deux systèmes; néanmoins vu l’âge du 2S1, son remplacement s’impose à court/moyen-terme; il en va de même avec le 2S3 Akatsiya qui malgré son efficacité est un système qui a déjà très largement dépassé l’âge légal de la retraite. Les principaux objectifs recherchés dans le développement du 2S43 sont:
- Un véhicule d’artillerie rapide
- Une bonne autonomie
- Facilement transportable (donc de plus petit gabarit et masse que ses équivalents chenillés)
- Moins onéreux à produire et exploiter
- Disposer d’une bonne force de frappe
Au niveau de l’architecture générale, rien de fondamentalement novateur dans le 2S43, on retrouve: un châssis 8×8 BAZ-6010-027 équipé d’une cabine de conduite blindée positionnée à l’avant, le moteur est implanté derrière la cabine au-dessus des deux essieux conducteurs, tout à l’arrière du châssis on retrouve le canon 2A64 (152,4 mm) ainsi que sa culasse qui sont jouxtés par les coffres contenant les obus, deux béquilles repliables sont installées sous le châssis à proximité de la culasse et enfin divers coffres sont positionnés latéralement sur le châssis entre le moteur et la culasse. Lorsque le canon est en position de repos, le tube s’appuie sur un support permettant d’éviter les dommages lors des acheminements sur route, la bouche du canon se trouvant juste en arrière de la cabine; le 2S43 présente donc un gabarit en hauteur limité facilitant le transport de ce dernier.
Dimensions générales:
- Longueur: 13 m
- Largeur: 2,75 m
- Hauteur: 3,1 m (avec canon en position de repos)
- Masse maximale en charge: 32 tonnes (avec trente obus en dotation)
- Vitesse maximale: 80 Km/h
Avantage non-négligeable du 2S43 par rapport à ses homologues russes chenillés, sa capacité à être aérotransportable à bord du transporteur tactique IL-76MD (code OTAN: Candid). Vu que les VKS ne disposent que d’un nombre restreint, avec environ quinze appareils disponibles, d’An-124-100 (unique transporteur stratégique en dotation) ces derniers étant les seuls appareils capables de transporter par voie aérienne le 2S19 Msta-S, la capacité à être aérotransporté par l’IL-76MD, disponible en plus grand nombre (une centaine d’appareils actifs) permet donc d’envisager un déploiement rapide et plus aisé du 2S43 par voie aérienne.
Une fois la production en série du 2S43 lancée (aucune commande ferme n’a été signée tant qu’à présent), c’est l’usine Uraltransmash (Уралтрансмаш) filiale de l’usine UralVagonZavod et basée à Ekaterinbourg qui sera chargée de produire ce dernier; produisant déjà les 2S19 Msta-S (et variantes) ainsi qu’à terme les 2S35(-1) Koalitsiya-SV(-KSh), il est donc logique de voir cette usine produire une nouvelle plate-forme embarquant une variante du canon Msta.
- Châssis et performances
Le 2S43 est construit autour d’un châssis BAZ-6010-27, ce dernier étant une variante du châssis BAZ-6909 « Voshchina-1 » dont le développement a été lancé par l’usine BAZ (Usine d’automobiles de Bryansk / Брянский Автомобильный Завод) en 1992 et qui est entré en service en 1998. La famille du BAZ-6909 a été déclinée en deux variantes: une à trois essieux et une à quatre essieux avec possibilité d’augmenter l’empattement du châssis, la masse admissible (de base) du châssis allant jusqu’à 18 tonnes.
Variante adaptée pour le 2S43, le BAZ-6010-27 est un châssis 8×8 (quatre essieux) tous terrains dont les deux premiers essieux sont conducteurs tandis que les deux essieux arrières sont fixes: la pression des pneus peut être ajustée via une centrale pneumatique pilotée à partir du poste de conduite. La propulsion est assurée par un turbomoteur diesel YaMZ-8424.10 (ЯМЗ-8424.10) composé de huit cylindres en V, développant une puissance maximale de 470 Cv (à 2.100 tours/minutes) et d’un volume de 17,2 Litres. Le moteur est couplé à une boîte à neuf rapports YaMZ-2393.10 (ЯМЗ-2393.10), la suspension du type indépendante (chaque essieu disposant de sa propre suspension) est assurée par des barres de torsion couplées à des absorbeurs de chocs.
La vitesse maximale annoncée sur route est de 70 Km/h (certaines sources consultées indiquent 80 Km/h) tandis que l’autonomie du véhicule serait de 1.000 Km. Ces chiffres sont à prendre avec les réserves de rigueur vu l’absence de communication officielle sur la question.
- Armement
L’armement est constitué d’un canon 2A64 de 152,4 mm et d’une longueur de 47 calibres (soit 7,16 m) installé en position fixe à l’arrière du châssis, l’option d’une installation sous tourelle n’a pas été retenue notamment pour des raisons de coûts et de gabarit du véhicule. Développé par le bureau d’études de l’usine Barrikady (Баррикады), l’OKB-221, qui est devenu depuis le « Centre fédéral de recherche et de production Titan-Barrikady » (ФНПЦ Титан-Баррикады). Les travaux préliminaires portant sur la création d’un nouveau canon d’artillerie de 152,4 mm ont été lancés en 1976 et aboutiront à l’adoption par l’URSS de ce canon tracté qui sera catalogué 2A65 et baptisé Msta-B en 1986, la production en série étant lancée dès 1987 au sein de l’usine Motovilikha de Perm (Мотовилихинские Заводы). Sur base du canon 2A65, les ingénieurs soviétiques vont développer le canon 2A64 (qui se distingue par la présence d’un système d’éjection des gaz) employé pour équiper le nouveau canon automoteur sur châssis chenillé: le 2S19 baptisé Msta-S entré en production dès 1988 et qui constitue actuellement le principal modèle d’artillerie autotractée employée par les forces terrestres russes.

Ainsi, lors du développement du 2S43, les ingénieurs ont fait le choix de reprendre comme base le canon 2A64/2A65 équipant les Msta (et variantes): si ce choix peut paraître logique au vu du fait qu’il s’agit d’un modèle fiabilisé et parfaitement maîtrisé par les forces armées russes, ce qui permet de limiter les risques en matière de développement et de mise au point. A l’inverse, le canon 2A64 atteindra bientôt les quarante ans de carrière (entré en service en 1986) et ce dernier se révèle peu performant en matière de portée avec une distance d’engagement maximale de 24,5 Km. A noter que cette valeur annoncée est surprenante puisque le 2A64 équipant le 2S19 Msta-S (le même canon donc) est normalement en mesure de tirer l’obus 3OF61 (avec propulsion additionnelle) qui dispose d’une portée maximale de 29,5 Km.
L’autre point qui est également discutable réside dans le faible débattement horizontal du canon (+/-30°); si ce choix permet de limiter fortement le devis de masse du véhicule, il entraîne également le fait que le véhicule devra plus souvent être déplacé pour permettre le pointage d’une autre cible; même si le Malva est censé est plus rapidement déployable, cette solution le rend moins souple d’utilisation qu’un équivalent équipé d’un canon sous tourelle. Le débattement vertical du canon (-3/+70°) reste quant à lui globalement dans les mêmes normes que sur le 2S19 Msta-S (-4/+68°).

La dotation en munitions est de trente obus (2S19 Msta-S: cinquante obus) qui sont stockés dans des coffres positionnés latéralement sur la châssis. Encore une fois, choix pour le moins surprenant, le véhicule ne dispose pas de chargeur automatique: conséquence logique de cette absence, la cadence de tir est réduite par rapport au Msta-S puisqu’elle s’établit à sept coups/mins.
- Equipage
L’équipage prend place dans une cabine blindée positionnée à l’avant du véhicule et qui peut accueillir jusqu’à six personnes, le 2S43 en nécessitant cinq que pour être mis en œuvre. Pour offrir un minimum de protection à l’équipage lorsqu’il est en-dehors de la cabine du véhicule, des lance-fumigènes sont installés sur le toit de la cabine et permettent de créer un écran de fumée.
Néanmoins, et à l’inverse de la majorité des systèmes chenillés russes existants, les servants du 2S43 Malva ne disposent d’aucune protection « physique » (blindage) durant la phase de déploiement et de tir du véhicule; il leur est donc nécessaire d’agir vite et à distance de la zone d’opération pour éviter la mise hors d’état rapide de l’équipage ainsi que les tirs de contre-batterie.
Rien de neuf sous le soleil?
Loin des postures et affirmations aussi absurdes qu’insignifiantes rédigées par ce que l’on pourrait appeler qualifier « d’idiots utiles » travaillant pour Moscou et affectés du syndrome des « (t)Roubles de la vision« , l’annonce de la fin des évaluations du système d’artillerie 2S43 Malva indique avant tout que les composants du programme Nabrosok progressent, même si c’est à un train de sénateur. Vu l’emphase importante et les réflexions réalisées sur la place de l’artillerie dans le dispositif russe et ce bien avant l’engagement des hostilités en Ukraine, il est parfaitement logique de voir le pays et ses industriels travailler sur plusieurs concepts, certains aboutissant sur un véhicule prêt à entrer à la phase d’industrialisation (le 2S43 Malva), un autre étant toujours au stade des d’essais (le 2S35-1 Koalitsiya-SV-KSh); et ceci ne concerne que les plates-formes à roues.
Comme on l’a vu ci-dessus, les réflexions relatives au développement d’un système d’artillerie sur roues sont relativement anciennes ; le premier projet sérieux qu’est le 2S21 Msta-K a vu son développement initié au milieu des années 1980 pour aboutir à un prototype en 1987, ce dernier étant finalement abandonné peu de temps après pour diverses raisons à la fois techniques (difficultés d’adaptation sur les châssis envisagés), financières (est-il nécessaire de préciser que l’URSS vers sa fin ne « roulait pas sur l’or »?) mais surtout doctrinales : les décideurs soviétiques voulant avant tout disposer de plates-formes chenillées pouvant être engagées sur tous types de terrains et aptes à suivre les colonnes de blindés soviétiques sans pour autant nécessiter des routes en bon état.
Néanmoins, le gain de mobilité (autonomie, vitesse et gabarit du véhicule) offert par le châssis à roues font que cette option n’a jamais été entièrement abandonnée mais simplement mise au frigo comme nombre de projets à la même époque ; l’utilité de ce dernier ne se faisant pas ressentir dans la période 1990-2005. Indication (indirecte) que la Russie n’a jamais vraiment abandonné le concept, il est utile de rappeler que le système de batterie côtière A-222 Bereg, n’est en réalité qu’un système d’artillerie de 130 mm monté sur roues et intégré dans un ensemble devant traiter des cibles navales!
L’option d’un châssis sur roues est revenue assez tôt sur la table puisqu’un brevet russe déposé en 2009 illustre un projet d’artillerie sur roues similaire à ce qui deviendra le 2S43 Malva ; les travaux vont en rester à un stade embryonnaire pendant encore de longues années. Le lancement concret des travaux de développement va découler de deux facteurs : premièrement le constat déjà posé antérieurement du bénéfice important offert par l’accroissement de la mobilité découlant du recours aux châssis à roues et deuxièmement par l’intérêt qu’offre ce type de plates-formes sur le marché à l’exportation. Vu l’importance du marché à l’exportation (avant février 2022 tout du moins…) pour l’industrie russe, le développement d’une artillerie sur châssis à roues se comprend parfaitement vu le potentiel offert par ce dernier pour des pays (ceci concerne donc la grande majorité des clients potentiels) qui n’ont ni les moyens ni l’utilité de disposer de véhicules chenillés.
Comme le dit la maxime populaire, comparaison n’est pas raison et en ce qui concerne les CAESAR et le 2S43 Malva, on se retrouve face à deux systèmes d’artillerie qui n’ont pas grand chose en commun (si ce n’est le fait d’employer un châssis sur roues). Le Malva récupère en grande partie les travaux déjà effectué en son temps sur le Msta (et ses variantes) qui voit ce canon être installé sur une plate-forme à roues qui n’a également rien de neuf, il s’agit avant tout d’un assemblage de briques technologiques existantes venant répondre à un besoin de mobilité accru… besoin déjà identifié dans le courant des années 1980 par l’URSS! De plus, d’un point de vue des « performances », on mesure bien la différence entre le Malva qui avec une portée maximale de 24,5 Km est (très!) loin d’égaler les performances du CAESAR qui est en mesure de frapper jusqu’à des distances de 50 Km (rapport du simple au double, rien que ça!). On ne peut d’ailleurs qu’être étonné du choix de la pièce 2A64 pour équiper le 2S43; celle-ci pêche par une portée maximale faible avec un canon qui approche de ses quarante ans de carrière alors que la pièce 2A88 (du Koalitsiya-SV) s’annonce beaucoup plus prometteuse en terme de performances ainsi que de perspectives d’évolution… mais ceci ne se faisant certainement pas au même prix. Après, on peut également soulever la question de la pertinence d’investir dans le 2S43 alors que le 2S35-1 se profile à l’horizon. Vu l’accroissement significatif de la souplesse opérationnelle ainsi que la protection accrue offerte par la tourelle couplée à l’emploi d’une pièce moderne et performante; le 2S43 sonne un peu comme une réponse « incomplète mais économiquement et rapidement disponible » à une problématique plus large qui est l’accroissement de la mobilité de l’artillerie russe. Reste également la question des capacités industrielles russes: le recours au châssis BAZ-6010-027 pour le 2S43 et au châssis KamAZ-6560 pour le 2S35-1 permettrait d’expliquer (en partie) le choix de développer les deux modèles, les russes pouvant disposer d’un niveaux de production plus important en faisant l’acquisition de véhicules issus de deux constructeurs différents.

La reconstruction des forces armées russes (qui interviendra à un moment donné plus ou moins lointain) sur base des constats posés en Ukraine va voir l’émergence de véhicules intégrant les RETEX de « l’opération militaire spéciale » (sic): l’achèvement des travaux du 2S43 Malva n’est pas (uniquement) qu’un hasard du calendrier, tout comme l’annonce datée du 20 mai 2023 de la relance des travaux par sur le système 2S18 Pat-S (un canon automoteur doté d’un canon 2A63 de 152,4 mm installé sur un châssis de BMP-3) dont un prototype avait été développé dans les années 1980 avant d’être abandonné notamment suite à sa portée de tir jugée trop faible. A terme, une fois l’achèvement des travaux sur les 2S35 Koalitsiya-SV et sa variante sur roues 2S35-1 Koalitsiya-SV-KSh, la Russie disposera d’une gamme relativement complète d’artillerie standardisée autour du calibre de 152,4 mm (soit le canon Msta ou le Koalitsiya-SV) concrétisant enfin l’unification des calibres envisagée dès le début des années 1980 par les responsables soviétiques avec en outre la possibilité de panacher les systèmes disponibles en ayant recours à des plates-formes chenillées ou à roues qui pourront être plus facilement déployées par voie aérienne.

Vu l’importance de l’artillerie au sein du dispositif russe (ainsi que de son utilité dans le conflit en cours), il apparaît évident de voir les responsables russes travailler sur l’adaptation des véhicules alignés ainsi que sur les futurs véhicules qui équiperont l’armée russe; les réflexions en la matière n’ont certainement pas attendu l’arrivée d’un premier CAESAR en Ukraine que pour être initiées, le programme Nabrosok (comprenant le 2S43 Malva, le 2S41 Drok et le 2S42 Lotos) remontant déjà à 2016 tandis que les réflexions préliminaires sur le 2S43 remontent à 2009! La seule question à laquelle personne ne peut répondre pour l’instant consistera donc à voir si les russes seront en mesure de concrétiser les projets en cours notamment en ce qui concerne le remplacement et la refonte de leurs systèmes d’artillerie avec emploi de moyens plus adaptés (vitesse de déploiement et facilité de mise en œuvre) à la structure des forces ainsi qu’aux types d’opérations envisagées.
Bref, beaucoup de questions et pour l’instant peu de réponses.