[Actu] Les lances-roquettes multiples Tornado-G et Tornado-S

Derniers nés des lance-roquettes multiples russes, les Tornado, conçus pour succéder aussi bien au célèbre 9K51 Grad qu’au 9K58 Smerch, sont des systèmes plutôt récents: en effet, si les premiers Tornado-G sont entrés en service au sein des SV à partir de 2012 pour une adoption officielle en date de 2013, c’est seulement à l’été 2017 que le premier lot de Tornado-S (comprenant une vingtaine d’exemplaires) a été livré à la suite d’un contrat signé lors du salon ARMY-2016. Ces systèmes possèdent donc un potentiel d’évolution non-négligeable notamment en ce qui concerne leurs munitions et plusieurs annonces les concernant ont été publiées il y à peu (sans compter les informations antérieures…); nous allons donc en faire la synthèse au cours de cet article.

Résumé technique

Les Tornado – ont été conçus par la société NPO Slav et sont fabriqués au sein de la Motovilikhinskiye Zavody– se démarquent de leurs prédécesseurs par l’installation d’un système de navigation par satellite GLONASS/GPS (l’antenne est située sur le toit de la cabine et permet de distinguer aisément les Tornado des versions d’origine) ainsi que par l’installation d’un système de conduite de tir automatisé visant à offrir un gain de précision tout en permettant de pointer le lanceur vers la direction voulue sans devoir sortir du véhicule. Le temps de déploiement a été également réduit, facilitant alors les changements de position entre les salves. De plus, de nouvelles roquettes peuvent désormais être mises en oeuvre, il s’agit notamment de roquettes offrant une portée accrue.

Par ailleurs, les systèmes Tornado (comme tous les systèmes de LRM soviéto-russes) sont également composés d’engins d’observation d’artillerie, de véhicules de ravitaillement en munitions, éventuellement de radars de contre-batterie et autres engins annexes. Toutefois et pour simplifier l’article, seul les véhicules de combat seront abordés ici.

Par ailleurs et comme indiqué dans l’introduction, il existe deux modèles distincts de Tornado: tout d’abord le système 9K51M Tornado-G qui doit succéder au Grad, les véhicules de combat 2B17-1/2B17M -tous deux basés sur le châssis 6×6 Ural-4320– en reprennent ainsi l’armement avec un lanceur de 40 tubes de 122 mm pouvant aussi bien utiliser les anciennes roquettes de 122 mm que les plus récentes spécialement conçues pour le Tornado-G, à l’image de la roquette HE (High Explosive9M521 portant jusqu’à 40 Km au maximum (contre 20 Km pour les roquettes de génération antérieure).

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Un Tornado-G exposé au salon ARMY-2018. Photo@Vitaly.V.Kuzmin.

Le 9K515 Tornado-S est quant à lui un système nettement plus lourd et de plus longue portée devant assurer la relève des Smerch duquel il en reprend également la majorité des composants: le véhicule de combat 9A54 reprend ainsi une plate-forme MAZ-543(M) (bien que d’autres châssis pourraient être employés comme un châssis KAMAZ) mis en oeuvre par un équipage de 3 hommes sur lequel est monté un lanceur de 12 tubes de 300 mm. Là encore, outre les roquettes de 300 mm existantes, le Tornado-S peut également employer la munition explosive 9M542 dont la portée maximale s’établit à 120 Km (90 Km pour la 9M528 et 70 Km pour la série des 9M55).

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Un Tornado-S au côté d’un Smerch. Si il est possible de distinguer d’autres différences visuelles ici, la présence de l’antenne GLONASS (indiqué par la flèche) reste un moyen sûr pour différencier ces deux systèmes. Image@TV Zvezda.

Les nouvelles récentes

Les annonces qui seront prises en compte dans cet article peuvent se distinguer en deux ensembles: les annonces concernant la mise en service et la production des Tornado ainsi que leurs composants et les informations portant sur les futures roquettes en développement pour ces systèmes.

La production, la mise en service et la modernisation des Tornado au sein des forces armées russes

Avec le lancement de la production de ces matériels il y a peu et une certaine constance dans les livraisons, il est possible d’avoir une idée relativement précise du nombre de Tornado-G et Tornado-S en service au sein des SV à l’heure actuelle.

Pour ce qui est du Tornado-G, le premier lot a donc été livré au cours du mois d’avril 2012 avec une vingtaine d’exemplaires et 6 autres engins ont suivis dans l’année. Alors qu’en 2013 et malgré certaines annonces du moment aucun exemplaire ne semble avoir été réceptionné (le Tornado-G ne répondant pas encore de manière optimale aux besoins des forces armées), 2014 verra la reprise des livraisons avec là encore une vingtaine d’exemplaires (un autre lot de 20 engins aurait pu être livré également bien que cela soit à confirmer) suivi de près de 40 exemplaires en 2015, 60 en 2016 et deux bataillons (soit 36 lanceurs) pour 2017; 2018 sera cependant une année maigre avec seulement une quinzaine d’exemplaires et enfin à l’heure actuelle un lot (dont le nombre d’exemplaires n’a pas été précisé, probablement une vingtaine de lanceurs) a été livré en avril dernier.

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Un lot de Tornado-G en cours de livraison, probablement celui en date d’avril dernier. Photo@mzperm.ru.

En se basant sur ces informations et en sachant qu’un bataillon d’artillerie de roquettes est (sauf exception) formé de trois batteries de six lanceurs chacune (soit 18 lanceurs par bataillon, nombre qui se rapproche du « près de 20 exemplaires livrés » de certains lots), le nombre de Tornado-G en service au sein des SV devrait être compris entre 195 (estimation basse) et 219 lanceurs (estimation haute). Si ce nombre est encore insuffisant pour remplacer la totalité du parc de Grad actuellement en service (d’autant plus que des 9K51 Grad sont encore livrés aujourd’hui…), une part importante du parc de LRM de 122 mm russes est désormais équipé de matériel moderne et plus efficient.

En ce qui concerne le Tornado-S qui est la variante la plus récente, les premiers exemplaires semblent avoir été reçus en 2016 dans le cadre de tests (un exemplaire est d’ailleurs visible dans un reportage de TV Zvezda tourné la même année), mais le premier lot de série à destination des SV a été réceptionné à la mi-2017 et concernerait une vingtaine d’exemplaires (The Military Balance 2018 indique 12 lanceurs), les livraisons continuant en 2018 avec « plusieurs dizaines d’exemplaires » et près d’une trentaine d’exemplaires en 2019 pour le moment, ce qui ferait une soixantaine d’exemplaires livrés au total (bien qu’il s’agisse d’une estimation grossière, le nombre de 48 semble tout de même l’estimation minimale la plus crédible). Toujours est-il qu’une première brigade d’artillerie de roquettes a été complètement rééquipée avec des systèmes Tornado-S cette année (plus précisément la 439ème Brigade d’artillerie de roquette de la Garde, auparavant équipée de 12 systèmes Smerch). On pourra par ailleurs noter que tous les Tornado-S livrés l’ont été pour le compte du district militaire du Sud, sans que l’on sache précisément quelles sont les unités concernées, hormis la brigade citée plus haut.

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Une livraison de « LRM lourd » (probablement des Tornado-S bien que les bâches gênent l’identification des véhicules). Photo@mzperm.ru.

De fait et au rythme de production actuel, le remplacement des 9K58 Smerch devrait être effectif d’ici 4 à 5 ans au plus tard avec un rythme de production de 12 Tornado-S par an (ce qui semble être en-deçà des chiffres annoncés pour le moment…) et si la création de nouvelles unités est théoriquement possible, les LRM de 300 mm n’ont pas vocation à être présents en masse sur le champ de bataille.

En ce qui concerne la production de roquettes de 300 mm pour le Tornado-S, un contrat a été signé il y a peu entre le ministère de la défense russe et la société Tecmash pour la production de ces munitions jusqu’en 2027, soit couvrant l’entièreté du GPV 2018-2027: la mise en place d’un tel contrat à long terme permet à la société de planifier la production de manière optimale.

En parallèle avec la production des Tornado pour le compte des forces armées russes, des travaux sont également menés pour moderniser ces LRM, et plus précisément le Tornado-G. A l’heure actuelle il n’y a pas d’informations concrètes concernant les modifications qui seraient apportées, même si on peut supposer une amélioration des systèmes électroniques embarquées et -éventuellement- une nouvelle plate-forme.

Plus intéressant est la récente volonté de moderniser les Grad pour les porter au niveau du Tornado-G: ce dernier ne se différenciant de son prédécesseur que sur les systèmes de navigation par satellite et de conduite de tir, il serait alors aisé de porter des systèmes d’artilleries déjà disponibles en nombre vers un standard moderne à moindre coût et avec un rythme de modernisation potentiellement plus rapide que le rythme de production des 9K51M à neuf.

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Un déploiement de Grad. Ce dernier est très proche de son successeur sauf en ce qui concerne les systèmes embarqués et pourrait donc se prêter à une modernisation au niveau du Tornado-G. Photo@Vitaly.V.Kuzmin.

Enfin, une réflexion en provenance du GRAU (Главное ракетно-артиллерийское управление, soit la Direction Principale des Missiles et de l’Artillerie) visant à accroître l’efficacité des systèmes Grad (et dérivés, qui comprend donc le Tornado-G) consisterait à embarquer sur un véhicule de combat (qui serait désormais un KAMAZ-63501 8×8 de plus grande dimension) 40 projectiles supplémentaires pouvant être rapidement chargés dans le lanceur: outre un gain de temps dans la séquence de rechargement (passant de 6,5 minutes à près de 2 minutes) limitant l’intervalle de temps entre deux salves tout en limitant l’immobilisation des véhicules, cette configuration permettrait également de se passer de l’usage des véhicules dédiés aux ravitaillements en munitions après la première salve tirée en rendant le véhicule de combat sensiblement plus autonome.

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Illustration, fiche technique et schémas de la séquence de rechargement d’un Grad doté de 40 roquettes supplémentaires selon la réflexion du GRAU. Images@GRAU.

Cette réflexion est inspirée de certains LRM développés à l’étranger avec l’exemple du MLRS américain, mais également du RM-70/85 tchèque, du BelGrad serbe ainsi que du Type 90(BM) chinois et si l’idée est intéressante et pourrait effectivement permettre de renforcer les capacités des LRM russes de 122 mm, il reste à savoir si et quand ce concept sera mis en place au sein des forces russes.

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Des Type-90BM de l’armée péruvienne; on peut distinguer le casier à munition pour les roquettes supplémentaires devant le lanceur. Photo@Peruvian Defence Ministry.
De nouvelles roquettes en développement

L’accroissement des performances et des capacités des Tornado à l’avenir passe toutefois principalement par la mise en service de nouvelles munitions aux performances accrues, notamment en ce qui concerne la précision et la portée: un certain nombre de nouvelles publiées depuis plusieurs mois insistent en effet sur le développement de roquettes de 122 et de 300 mm à la précision accrue, voire guidées, de manière à limiter le nombre de tirs nécessaires pour détruire un objectif spécifique et donc d’optimiser les frappes des systèmes Tornado. Alors que les LRM soviéto-russes sont capables de générer un volume de feu particulièrement important, à l’image de l’épisode du bombardement de Zelenopillya le 11 juillet 2014 lors du conflit dans l’Est de l’Ukraine où un campement de l’armée ukrainienne a été lourdement touché par une salve de roquette de 122 mm tirée par un système Grad/Tornado-G (appartenant probablement à une unité d’artillerie russe) causant la mort de 36 militaires et près d’une centaine de blessés, ils n’ont toutefois pas la capacité de frapper une cible de manière très précise sans devoir employer un nombre important de munitions.

Alors que des tirs d’expérimentation avec le Tornado-G auraient eu lieu dès décembre 2018, les prototypes des nouvelles roquettes guidées pour LRM devraient voir le jour en 2020 et apporteraient alors un gain d’efficacité non-négligeable, en particulier pour le Tornado-S devant détruire des cibles qui se trouvent éloignées du front.

Signalons également que dans le but d’améliorer la précision des tirs des Smerch et Tornado-S, une roquette spécifique conçue pour pouvoir embarquer un drone est en cours de développement: dévoilé lors du salon aéronautique MAKS-2007, le drone T-90 est en effet embarqué au sein d’une roquette 9M534 affichant une portée de 90 Km (la portée de transmission des données n’est toutefois que de 70 Km) pour permettre une visualisation précise de l’emplacement de l’objectif et de fait améliorer grandement la précision de la salve. Une fois largué, le drone amorce sa descente à l’aide d’un parachute, puis se déploie (l’altitude maximale du drone est de 3000 m d’altitude, mais en pratique elle semble être bien en-deçà) et se propulse à près de 100 Km/h via un petit pulsoréacteur pour une autonomie variant entre 20 et 30 minutes.

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Toutefois, le développement de cette munition est toujours en cours à l’heure actuelle, les choses semblent avoir progressé selon les dires de la société Tecmash au 27 novembre 2018 puisque les tests et le développement de ce projectile seraient sur le point de s’achever et ce dernier pourrait également être proposé à l’exportation.

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Un schéma simple sur le fonctionnement du drone T-90. Image@TV Zvezda, schéma@Rostec.

L’amélioration de la portée de tir est donc également envisagée pour les futures roquettes de 122 et 300 mm devant équiper les systèmes Tornado, le but affiché étant logiquement de pouvoir toucher des cibles situées plus loin (ou réciproquement de pouvoir placer les lanceurs plus loin du front et donc d’être moins vulnérable face aux tirs de contre-batterie). Il est probable que pour arriver à un tel résultat, la charge de combustible soit augmentée (et ce, au détriment de la charge utile) ou qu’un nouveau type de combustible soit mis au point.

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La 9M521 de 122 mm avec une portée de tir maximale de 40 Km. Image@Image@Rosoboronexport.
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La 9M542 de 300 mm avec une portée de tir maximale de 120 Km. Image@Rosoboronexport.

Alors que l’objectif annoncé en ce qui concerne le Tornado-S est de parvenir à la mise au point de roquettes d’une portée de près de 200 Km (ce qui serait comparable au système de LRM lourd biélorusse Polonez, tandis que la version modernisé de ce dernier aurait une portée de tir de près de 300 Km), aucun chiffre n’a été annoncé pour le Tornado-G; en se basant sur les roquettes de 122 mm disponibles à l’étranger, la marge de manœuvre reste assez limitée sauf bond en avant important sur le type de combustible (aujourd’hui seule la roquette serbe G-2000/52 de même calibre se démarque réellement de ses concurrentes avec une portée poussée à 52 Km).

Outre l’amélioration de la précision et de la portée des roquettes dans le futur, de nouvelles munitions sont également développées avec une charge utile renforcée ou inédite.

Ainsi, au cours du salon ARMY-2018, trois nouvelles roquettes de 122 mm ont été présentées pour le Tornado-G (bien qu’elles puissent sûrement être employées par les Grad plus anciens) qui, si elles ne possèdent pas une portée de tir très importante (estimée à 20 Km pour les trois modèles), possèdent une charge militaire à l’efficacité accrue par rapport à leurs homologues plus anciennes. Ainsi, deux roquettes HE (High Explosive) à fragmentation désignées 9M538 et 9M539 ont été développées dont les charges militaires (respectivement 34,5 Kg plus 1312 fragments de 6 mm et 2660 fragments de 9 mm pour la 9M538 et une charge détachable de 36 Kg pour la 9M539) permettent de succéder avantageusement à la roquette standard 9M22U (dont la charge militaire est de 18,4 Kg), tandis que la roquette 9M541 dotée de 70 sous-munitions à charge creuse pouvant perforer près de 140 mm de RHA peut s’avérer efficace face à bon nombre de blindés (y compris des chars de combat, le blindage de toit étant nettement plus mince que le reste de la protection), bien qu’elle n’atteint pas les 30 Km de portée des 9M217 (équipée de deux charges pouvant perforer de 60 à 70 mm de RHA) et 9M218 (dotée de 45 sous-munitions perforant de 100 à 120 mm de RHA).

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Plus ambitieux est la réflexion actuellement posée au sujet du développement de roquettes dotées d’une tête « électromagnétique » pour les lance-roquettes multiples (ce qui devrait comprendre les systèmes Tornado).

Comme indiqué ci-dessus il ne s’agit pour le moment que d’une réflexion, le développement de ce type de roquettes ne semble donc pas avoir encore débuté, toutefois des obus d’artillerie de 152 mm conçus pour perturber certaines fréquences d’ondes ont déjà été mis au point en Russie avec les munitions 3VRB36/37/38 (le seul changement entre ces trois obus étant la charge propulsive employée qui se traduit par une amélioration de la portée de tir) capable d’impacter des ondes comprises entre 1,5 et 120 MHz, ce qui revient à perturber les Hautes Fréquences (HF) et une partie des Très Hautes Fréquences (VHF). Bien qu’il n’existe que très peu d’informations concernant ces projectiles ainsi que leur mise en service au sein des forces armées russes, le développement de roquettes dotées d’une capacité similaire devrait renforcer le potentiel des LRM russes modernes: la perturbation voire la mise hors service des systèmes électroniques et la désorganisation des communications adverses aussi bien sur le front que dans la profondeur de son dispositif sont autant de tâches qui pourraient alors incomber à l’artillerie pour limiter les actions des forces adverses.

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Un projectile 3RB30 au côté de trois charges propulsives (de gauche à droite longue portée, moyenne portée ZhN-546 et courte portée Zh-546U formant la munition complète respective 3VRB38/37/36. Image@?

Conclusion

A la lueur des points abordés, l’importance de la modernisation du parc de lance-roquettes multiples au sein des SV apparaît clairement, en effet et jusqu’au début de la décennie actuelle les modèles présents dans les forces terrestres russes, sans être inefficaces pour autant, étaient quelques peu désuets dans le cadre d’une armée moderne avec des systèmes à la portée de tir en deçà de certains de leurs homologues étrangers tout en étant dépourvus de systèmes de navigation par satellite et de conduite de tir moderne (sans compter le fait que le nombre de drone en service dans les forces russes était alors extrêmement faible avec environ 180 exemplaires en 2011 contre près de 2000 aujourd’hui…). Ainsi, la mise au point et la production des systèmes Tornado-G et Tornado-S devait justement remédier à ces déficiences avec l’adjonction de systèmes électroniques et de navigation couplés avec l’introduction de roquettes à la portée améliorée et/ou avec des charges utiles plus efficaces.

Alors que le nombre de Tornado en service au sein des forces armées russes tend à devenir désormais important, des travaux sont maintenant mis en place dans le but de renforcer le potentiel de ces nouveaux LRM, ce qui doit passer par la modernisation des engins eux-mêmes (nouveau châssis, systèmes électroniques plus récents, etc.) mais également par le développement de nouvelles roquettes plus précise, portant plus loin et avec une charge militaire plus importante ou inédite pour élargir la panoplie des fonctions de ces systèmes d’artillerie.

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La composante moderne des LRM russes: un Tornado-G et un Tornado-S exposé derrière Yuri Borisov  en 2016 (alors vice-ministre de la Défense). Image@TV Zvezda.