[Actu] Mise en service du navire de renseignement Ivan Khurs

Deuxième navire de la classe Yuri Ivanov (code projet: Pr.18280); c’est en date du 25 juin que l’Ivan Khurs a été admis au service actif au sein de la Marine Russe. La Classe de navires Yuri Ivanov devrait compter à terme (horizon 2025) quatre navires dont la mission principale est le renseignement et la collecte d’informations.

Dessiné et développé par le bureau « TsKB Iceberg » (ЦКБ Айсберг), la construction de cette classe de navires se déroule au sein du chantier naval Severnaya Verf de Saint-Pétersbourg. Le premier navire de cette classe, le Yuriy Ivanov (Юрий Иванов) a été mis sur cale le 27 décembre 2004 et, comme de coutume, il faudra attendre très longtemps pour assister à son lancement qui eu lieu le 30 septembre 2013. Finalement, le navire sera admis au service actif auprès de la Flotte du Nord en date du 26 juillet 2015.

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Le Yuri Ivanov, navire tête de série. Photo@?

Les choses iront – heureusement – plus vite pour le deuxième navire de cette catégorie baptisé du nom Ivan Khurs (Иван Хурс). Mis sur cale le 14 novembre 2013, il sera lancé le 16 mai 2017 et, après les tests réglementaires, livré à la Marine Russe au sein de la Flotte de la Mer Noire le 25 juin 2018.

Les deux navires supplémentaires qui sont toujours en projet pour l’instant devraient rejoindre les autres flottes importantes de la Marine Russe (Pacifique et Baltique) permettant ainsi de disposer d’un navire de cette classe au sein de chacune de ces flottes.

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L’Ivan Khurs en cours d’achèvement au chantier Severnaya. On voit bien la mâture principale sur laquelle prendra place une grande part des principaux capteurs. Photo@Aleksey Akentyev

Les navires de la classe Yuri Ivanov ont pour missions principales d’assurer les tâches de SIGINT/ELINT/COMINT avec notamment:

  • Observation et suivi des tirs de missiles balistiques
  • Servir de relais pour des communications sécurisées
  • Interception et décryptage des messages radios ennemis
  • Localisation des émissions radios et radars
  • Pénétrer et brouiller le système de combat AEGIS
  • Assurer la mission de commande et de contrôle

En outre, vu la durée de vie envisagée des navires; les ingénieurs ont conservé de la marge de croissance au niveau des équipements embarqués et de la génération d’électricité en vue d’augmenter les capacités des navires au cours de leur vie active.

Les navires de la classe Yuri Ivanov sont de navires de tonnage moyen (on est loin des mensurations d’un Léviathan tel que le SSV-33 Ural du Projet 1941) dont la coque et les superstructures sont réalisés en acier et qui présentent les dimensions suivantes:

  • Longueur: 95 m
  • Largeur: 16 m
  • Tirant d’eau: 4 m
  • Déplacement standard: 2.500 tonnes
  • Déplacement maximum: 4.000 tonnes
  • Autonomie: 8.000 NM
  • Vitesse de croisière: 16 noeuds
  • Vitesse maximale: 20 noeuds
  • Equipage: environ 120

La propulsion est assurée par une chaîne cinématique diesel-électrique 5DRA composée de deux moteurs diesel de 8 cylindres 11D42 30/38 qui développent une puissance respective de 2.720 Cv chacun; cette chaîne entraîne deux hélices à pas fixe. De plus, les navires disposent de deux générateurs diesel ADG-630 de 630 kW chacun.

Au niveau de l’armement défensif; ce dernier est assez restreint mais suffisant pour assurer la protection rapprochée des navires. Il s’agit de deux mitrailleuses lourdes MTPU d’un calibre de 14,5 mm disposant d’une capacité d’impact à 2 Km sur des cibles aériennes basses ou de 3 Km sur des cibles navales ainsi que de 6 lanceurs 9K38 Igla de défense anti-aérienne et alimentés par un total de 32 missiles 9M39.

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Vue de la plage arrière du Yuri Ivanov. Photo@Sputnik news

L’électronique embarquée est ultra-moderne et les ingénieurs russes ont travaillés sur une forte automatisation des sous-systèmes de manière à limiter la taille de l’équipage et à simplifier son travail. De manière assez logique, les Russes n’ont pas détaillé le contenu et les missions des équipements employés; mais certaines informations sont néanmoins disponibles.

Pour sa navigation, le navire emploie deux radars MR231-3, installés sur un mât imposant implanté en arrière de la passerelle et comprenant les principaux radars et capteurs employés par les navires de cette classe.

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L’Ivan Khurs lors d’essais à la mer. En rouge, on peut voir la position des deux radars de navigation MR231-3. Photo@I.V Borodoulin

Le système de contrôle des capteurs embarqués répond au nom de Podzagolovok-23 (« Sous-titre » / Подзаголовок-23) et ce dernier a en charge les différents radars et capteurs embarqués, le contrôle des postes de travail, le brouillage des systèmes de missiles, des capacités de guerre électronique ainsi que le contrôle des systèmes d’auto-défense du navire. C’est le cœur du système et ce dernier contrôle notamment le système Mostick-18280, le système Ekran-TsM ainsi que les différents moyens de communication du navire.

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Le Yuri Ivanov. Photo@?

Certes, cette liste de systèmes peut sembler obscure pour le profane cependant, comme indiqué auparavant: les Russes ne veulent pas communiquer sur les capacités complètes du système ainsi que ses capacités. Nous devrons nous contenter de ces éléments pour l’instant. Dernière information intéressante sur cette classe de navire: son importance est grande au sein de la Marine Russe puisque la tête de série, affectée à la Flotte du Nord, a été basé à Severomorsk (près de Murmansk) pour assurer en priorité la couverture de l’Arctique. Zone qui est considérée comme stratégique pour la Russie.

Le contrat relatif à la construction des deux navires suivants de cette classe n’a pas encore été signé, et il est à espérer qu’il le sera bientôt. Nous permettant ainsi de revenir sur la question dans un proche (?) futur.

2 réflexions sur “ [Actu] Mise en service du navire de renseignement Ivan Khurs

  1. Bonjour Samovar, j’aimerai vous poser une question sur la marine Russe a laquelle je n’ai pas trouvé de réponse. Qu’en est il de la construction de frégates, quelle est la cause des délais de livraison des frégates « Amiral Gorshkov » et « Amiral Kasatonov »?

    1. Réponse en mode télégraphique (le sujet sera abordé plus longuement sous peu):

      1/ Indécision russe sur les équipements
      2/ Crise ukrainienne et impact sur la chaîne cinématique
      3/ Difficulté de mise au point de certains systèmes embarqués
      4/ Financements erratiques et capacité de production particulièrement inefficace

      Le tout cumulé = retard monstrueux.

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